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Page:Burney - Evelina T2 1797 Maradan.djvu/79

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fils : « Courage, Tom ! elle fait la prude ». Je fus à peine à dix pas de la maison, que le jeune homme me suivit.

J’affectois de ne point le regarder, et pour l’éviter avec d’autant plus de décence, je m’entretins avec M. Dubois, qui devint plus gai que jamais : malheureusement il interpréta à faux cette légère attention de ma part.

On m’annonça en rentrant qu’il m’étoit venu pendant mon absence deux visites, dont on me rendit les cartes. J’y lus les noms de mylord Orville et de sir Clément Willoughby. Ce dernier m’intéresse peu : mais je regrette infiniment d’avoir manqué le lord ; il sera parti vraisemblablement à l’heure qu’il est, et je ne le reverrai plus.

Le jeune Branghton étoit venu me rejoindre à la porte de la maison ; il observa que mylord Orville nous avoit suivis tout le long du chemin. Je n’eus rien de plus pressé que de monter l’escalier, et le sieur Branghton trouva bon de s’en retourner, après avoir dit à M. Dubois que je lui paroissois trop fière aujourd’hui, et qu’il croyoit bien faire en me laissant tranquille.

Il auroit été à souhaiter que M. Dubois eût pris le même parti ; mais il jugea à