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Page:Burney - Evelina T2 1797 Maradan.djvu/78

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cesse, et me fixa si impertinemment, que, pour me débarrasser de lui, je me vis obligée de quitter mon air de réserve avec M. Dubois, et de lier conversation avec lui.

M. Branghton le père jugea aussi à propos de prendre la parole. « J’ai appris avec peine, me dit-il, par mon fils, que vous avez désapprouvé notre conduite à l’égard de mylord Orville ; mais je voudrois bien savoir ce que vous y trouvez à redire : il me semble que nous avons arrangé le tout pour le mieux ».

« Bonté ! ajouta le fils, il falloit voir miss, dans quelle colère elle étoit, et avec quel emportement elle quitta la chambre ».

« Il est trop tard, leur répondis-je, pour discuter cette matière : seulement je vous prierai de ne plus vous servir dorénavant de mon nom sans que j’en sois avertie. Au reste, que voulez-vous que je dise à madame Duval ? lui ferez-vous l’honneur de venir » ?

« Quant à moi, reprit M. Smith, je remercie la vieille dame ; je n’ai plus envie d’être sa dupe : elle m’excusera ».

Les autres promirent de venir, et je me retirai. En sortant de la boutique, j’entendis que M. Branghton disoit à son