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Page:Burney - Evelina T2 1797 Maradan.djvu/81

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moins que je ne consentisse incessamment à épouser le jeune Branghton.

Quelque effrayée que je fusse de la colère de madame Duval, cette dernière proposition me rendit tout mon courage : je lui déclarai rondement que, sur cet objet, je ne lui obéirois jamais. Cette réponse ne fit que l’irriter davantage, et elle me montra la porte.

Telle est la situation dans laquelle je me trouve actuellement. Je me dispenserai de voir les Branghton cette après-dînée, et je souhaite de ne les plus revoir du tout. En attendant, je suis fâchée d’avoir déplu à madame Duval, quoique ce ne soit point par ma faute.

Mais ce qui est très-certain, c’est que je serai fort aise quand je pourrai quitter cette ville ; il n’y a plus rien qui m’y attache. Lord Orville est le seul que j’aurois désiré de revoir encore : un moment d’entretien auroit réparé bien des choses ; je lui aurois expliqué alors ce que je n’ai fait qu’effleurer dans mon billet. En attendant, c’est toujours une consolation pour moi qu’il ait cherché à me parler avant son départ : cette attention prouve du moins qu’il n’a pas été entièrement mécontent de moi.

Adieu, mon cher monsieur : bientôt