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Page:Burnouf - La Science des religions.djvu/196

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fruit bien connu de l’asclépias ; de plus, la plante est grimpante ou sarmenteuse, ce qui indique une asclépias asiatique[1] : or, c’est précisément celle qui servait le plus souvent aux Aryas à préparer la liqueur sacrée du sôma.

Dans d’autres peintures des catacombes, Jonas est en relation avec le monstre qui le dévore ou qui le rejette ; ce monstre n’a rien de commun avec une baleine, ni avec aucun animal connu ; il est tout à fait fantastique. Sa queue ressemble le plus souvent à une feuille ; son corps se roule sur les eaux comme des tourbillons de fumée, d’où semblent s’échapper des langues de feu. Dans une peinture, sa tête est même entièrement composée de ces langues et n’a ni dents, ni yeux, ni naseaux ; les flammes s’écartent comme pour former deux mâchoires d’entre lesquelles est lancé Jonas dans toute la fraîcheur du jeune âge. Tout cela n’est-il pas une image de la naissance du feu divin et de la vie dont il est le principe ? Ces peintures tumulaires étaient autant de figures de l’immortalité, et l’on sait que dans les idées chrétiennes l’âme était étroitement liée à l’Esprit, qui est comme un feu divin incarné et vivant en nous.

Enfin toute une classe de monuments figurés sont composés de trois personnages ou de trois symboles symétriquement disposés, l’un au milieu et les autres sur les deux côtés, comme pour faire cortège. Ils sont très-nombreux dans les Catacombes et dans les musées d’archéologie chrétienne. Cette disposition ternaire a été très-populaire dans la primitive église, car elle est reproduite dans d’excellents dessins et dans des dessins plus grossiers. Si l’on formait des séries, on verrait d’une part les personnages passer par des transforma-

  1. Il existe cependant en Grèce une petite espèce d’asclépias grimpante, qui est commune dans la plaine d’Athènes.