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Page:Burnouf - La Science des religions.djvu/203

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étendue et qu’on réunit, en Orient et en Occident, tous les faits propres à la résoudre.

Un grand échange d’idées se faisait entre l’Inde et l’Occident par Alexandrie, peut-être aussi par le golfe Persique et par les caravanes de l’Asie centrale ; cet échange remonte très-haut, puisque déjà, dans le IIIe livre des Rois, certains objets apportés d’Orient pour le temple de Salomon ont des noms sanscrits.

Il est difficile, d’après ces témoignages, pris au hasard entre beaucoup d’autres, de nier que l’Inde ait exercé une influence directe sur le monde gréco-romain. Si la présence de l’asclepias acida dans les peintures représentant Jonas est bien établie, on est en droit de se demander comment ce symbole est venu de l’Asie où croît cette plante sacrée, jusqu’au centre de l’Europe, à la flore de laquelle elle est étrangère. Est-ce par des voyageurs revenant des Indes ? Est-ce par des missions indiennes ?

Nous n’avons rien à dire sur ce point ; le secret fut un des besoins aujourd’hui les mieux constatés de la primitive Église ; et l’on peut croire que le sort du livre de Barlaam et Josaphat fut celui de plus d’un ouvrage regardé jusqu’à présent comme original.