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Page:Buscailhon - Du charbon chez nos principaux animaux domestiques.djvu/16

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peur animale) se conserve très longtemps et est absorbé par les muqueuses respiratoires. S’il en était ainsi, tous les êtres organisés se trouvant dans une atmosphère qui renferme ces sporules, devraient être attaqués d’une maladie quelconque, typhus, clavelée, charbon, fièvres intermittentes ; heureusement qu’on observe toujours le contraire.

5° Les cryptogames que M. Masse a cherché à nous faire voir, n’existent pas ; car M. Gourdon a parfaitement reconnu que ce n’étaient que des filaments d’herbes ; enfin, prouverait-on même qu’ils existent, ils ne détermineraient qu’une intoxication particulière, ne pouvant engendrer le charbon. Des expériences ont été faites à ce sujet, M. Magne a nourri pendant longtemps des animaux avec de la paille rouillée ; au lieu d’avoir le charbon, les animaux d’expérience se sont engraissés. MM. Gerlach et Lafosse n’ont pas réussi non plus, et ce dernier nous dit dans ses leçons, que parfois il est survenu des entérites légères, mais jamais le charbon. Les auteurs qui font jouer un grand rôle aux productions cryptogamiques dans la genèse du charbon, ne disent pas bien souvent dans quelles circonstances il s’est montré, ou bien ils avancent que c’est après de longues pluies, suivies de fortes chaleurs et de grandes sécheresses ; mais que survient-il alors ? Nous l’avons dit en parlant des variations de température et des effluves, et en second lieu, si les fourrages sont gâtés, ils ne feront que débiliter l’économie et la rendre plus attaquable par l’agent morbifique. Aussi, admettra-t-on facilement que ces causes agissent comme prédisposantes, mais jamais comme vraiment efficientes.

Notre professeur, M. Lafosse, est aussi de cette opinion ; mais au lieu de considérer les cryptogames extérieurs comme les vraies causes, il croit le principe morbifique encore inconnu et associé aux aliments.