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Page:Butin - Le Corset.djvu/42

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Le Dr Lutaud est, lui aussi, un champion du corset :

« C'est là un véritable soutien pour la femme, qui constitue, en quelque sorte, comme le dossier d'une chaise, contre lequel toute la partie supérieure du corps se repose. Le corset est un accessoire indispensable pour soutenir les jupes, jupons, tous les vêtements inférieurs de la femme, vêtements dont le poids total atteint sept, huit kilogs, davantage même depuis que le juponnage a pris tant d'importance. Comment maintenir toute cette masse si l'on n'avait le corset ? Ce ne pourrait être que par des cordons, qu'il faudrait forcément serrer beaucoup, ce qui ne manquerait pas de blesser la taille. »

Le Dr Félix Regnault pense que le corset est très bon comme ceinture :

« Il n'est pas mauvais de se serrer l'abdomen. En dehors de l'utilité de cette pratique en temps de famine, en dehors même de l'usage thérapeutique de la ceinture hypogastrique (ceinture de Glénard pour la gastroptose, l'enteroptose, etc..., etc...), ne voyons-nous pas les hommes habitués aux exercices physiques se ceindre la taille de la ceinture de gymnastique. Aussi est-ce avec raison, que M. Charles Blanc nous dit, dans l'Art de la parure et dans le vêtement, que les races agiles, les Basques, les Espagnols, les Corses et, en général, les peuples montagnards, se ceignent les reins et n'en sont que plus propres à la marche et aux fatigues.

Les Romains appelaient alte cinctus, ceint haut, l'homme courageux, prêt à l'action et distinctus l'indolent, l'énervé, le soldat sans cœur. « Méfiez-vous, di-