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Page:César - Au moulin de la mort, 1892.djvu/124

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venue. À moins d’imprévu, c’est ici que nous repasserons le Doubs.

Et, ayant remis les ballots sur leurs épaules, les contrebandiers, précédés de Maurice, disparurent sous les arbres qui couvraient la côte française. Ce soir-là, laissant les Echelles à droite, la troupe prit à gauche, longeant un moment la rivière, puis, obliquant de nouveau à droite, elle gravit la montagne par un sentier escarpé, à coup sûr tracé par quelque fauve, qui allait déboucher sur le premier plateau de la Franche-Comté, non loin de Charquemont…


Ainsi qu’il l’avait annoncé, pendant la troisième nuit, Maurice et ses compagnons, après une course très dangereuse, car ils avaient dû fuir devant les douaniers, s’arrêtaient enfin sur la rive française, à l’endroit où ils avaient débarqué deux jours auparavant. Il était à peu près deux heures du matin. Jean Gaudat, qui épiait leur arrivée, vit aussitôt le feu du briquet. Il répondit par le même signal, et, par trois fois, l’étincelle jaillit de nouveau. C’étaient bien les contrebandiers. Il sauta dans la barque, et, aidé de son fils, il traversa la rivière. Le passage s’effectua comme