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Page:César - Au moulin de la mort, 1892.djvu/134

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jours se passeraient d’une manière plus calme, si nous ne nous livrions plus à la contrebande. Mais, à cette heure, cela me serait impossible. Tu sais le but que je poursuis.

— Oui, tu m’en as déjà parlé. Retrouver les traces de ton père.

— Tu ne te trompes pas. J’espère qu’un jour ou l’autre, j’aurai l’explication de ce mystère. Il a dû prendre le chemin des Echelles, peut-être même a-t-il traversé le Doubs. C’était un homme courageux, d’une robustesse virile. Ma mère m’a dit souvent que je lui ressemblais, trait pour trait. Que penses-tu de cette disparition ?

— Mon avis est qu’il a été assassiné quelque part.

— Malheureusement, il faut bien se rendre à cette triste évidence : Mon père n’a pas rejoint ma mère, donc il est mort. Mais, qui a pu commettre un crime semblable ? Ah ! que je le sache une fois ! Dieu m’aidera dans mes recherches, il doit guider les pas d’un fils pour que la mort d’un père soit punie et vengée. Il était si jeune encore, venant à peine d’épouser ma mère, en plein bonheur ! Et mourir loin d’elle, de la sainte femme qu’il aimait avec passion, oh ! je n’ose y songer !