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Page:César - Au moulin de la mort, 1892.djvu/141

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leurs cœurs battaient à l’unisson. Une idylle, vécue saintement au milieu de cette gorge profonde, où le Doubs traçait son sillon d’écume argentée, et ayant pour cadre l’immense panorama qu’offraient les hauteurs environnantes, toutes frileuses sous leur manteau d’hiver.

Deux heures plus tard, Maurice et son ami prenaient congé d’Yvonnette. Elle les accompagna jusque sur le pas de la porte et les vit partir avec tristesse. Des larmes pointaient à l’extrémité de ses cils et comme une ombre de désespoir descendit sur son front.

— Courage ! lui dit Maurice. Je suis à toi pour toujours. Nos destinées sont désormais inséparables sur cette terre. Encore deux ou trois mois, et le printemps sera de retour. C’est alors que je reviendrai aussi, souvent, très souvent, pour voir mon Yvonnette et lui redire que je l’aimerai jusqu’à la mort. Adieu !

Et ils s’en allèrent, avant la nuit, car il eût été assez imprudent de faire ce long trajet en pleine obscurité.


Le soleil, au moment de disparaître, semblait déployer un plus vif éclat. Le sommet