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Page:César - Au moulin de la mort, 1892.djvu/152

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tre à l’œuvre. Nous n’aurons assurément plus de grosses neiges. Les marches de nuit se feront aisément. Tu m’écriras, soit à la Chauxde-Fonds, soit à Porrentruy, aux adresses que tu connais. Si ma présence est nécessaire, j’accourrai sur-le-champ, toute autre occupation cessante. Et bonnè chance !

Cela dit, d’un ton jovial, M. Viennot donna une poignée de main à Maurice et sortit. Un instant après, sa voiture roulait vers la Chauxde-Fonds…


Un gros vent d’ouest avait régné tout le jour. Vers le soir, il avait paru se calmer. Mais, au moment où les contrebandiers, conduits par Maurice, sortaient d’une ferme perdue dans un vallon, au-dessus de Biaufond, une pluie très fine commença de tomber. Croyant qu’elle ne tiendrait pas, le chef avait, donné le signal du départ, et l’un après l’autre, à la file indienne, les hommes dévalèrent les côtes du Doubs. Maurice avait jugé à propos, pour cette fois, de prendre un autre chemin : non qu’il doutât de la fidélité de Jean Gaudat et de son empressement à les passer de l’autre côté de la rivière ; mais celle-ci, par suite d’averses et de la fonte des