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Page:César - Au moulin de la mort, 1892.djvu/153

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neiges, était fort menaçante, et il eût été dangereux, sinon impossible, de la traverser au pied des Echelles.

Ce jour-là, ils portaient des montres, toute une cargaison, trente par personne, ce qui représentait une somme très considérable. Elles provenaient des meilleurs comptoirs des environs. La marche des contrebandiers n’était pas embarrassée par le poids de la marchandise, ils ne la sentaient même pas. Et, s’ils n’en prenaient pas davantage, c’est surtout à cause du capital qu’il fallait engager et des risques à courir, risques toujours possibles, capital qui n’était pas assuré et qui ne redevenait réel qu’après la remise des montres aux acheteurs ou dépositaires que trouvait M. Viennot.

Un peu en aval de Biaufond, le Doubs a l’immobilité d’un lac. La surface unie de l’onde n’offre aucune difficulté au batelier tant soit peu expérimenté. Même en cas de mauvais temps, la traversée se fait sans danger. C’est la raison pour laquelle Maurice avait choisi cette nouvelle route.

Il la connaissait, d’ailleurs, aussi bien que celle qui passait par le moulin et par l’auberge des Gaudat. Descendant, comme nous