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Page:César - Au moulin de la mort, 1892.djvu/165

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craindre, le fermier alluma une lampe à huile et alla vers Maurice. Celui-ci, anxieux, lorsqu’il vit revenir le brave homme, comprenant qu’il avait réussi à éloigner les gabelous, ne put s’empêcher de lui dire :

— Encore une fois je ne saurais vous exprimer toute la reconnaissance que votre noble conduite m’inspire. C’est beau et crâne ! Je vous en remercie du plus profond de mon cœur.

Mais, il aurait continué de parler que Pierre Logerot ne l’eût pas écouté. Tenant la lampe à la main droite, il regardait le jeune homme avec une singulière curiosité. À la fin, Maurice, que le silence du paysan étonnait, balbutia confusément, troublé qu’il était par cet étrange examen :

— Vous vous dites à coup sûr que le métier que je fais n’est pas digne de la sympathie que vous venez de me témoigner. Que voulez-vous ? On ne choisit pas toujours le travail qui vous conviendrait le mieux.

Il se tut, attendant une réponse quelconque :

— Quel âge avez-vous ? interrogea enfin Pierre Logerot.