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Page:César - Au moulin de la mort, 1892.djvu/18

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luait et c’était tout. Jean Gaudat entendait rester maître de ses actions. Et il l’était véritablement.

— Que faut-il vous servir ? demanda-t-il.

— Voyons ! répondit Pierre, en s’adressant à la comtesse et à Françoise. Que désirez-vous, mesdames ? Apportez-nous d’abord une cruche de vin, maître Jean Gaudat, et de votre meilleur. Ensuite, quelque chose à nous mettre sous la dent, du pain, des œufs, enfin, ce que vous avez.

— Il y a du jambon. Et si c’était le jour, je pourrais vous offrir du poisson.

— Pas de luxe ! Le jambon, c’est parfait, et cela nous suffira amplement.

La femme s’était levée et, sur un signe de son mari, elle passa dans la cuisine, d’où elle revint bientôt avec un pain très noir et des tranches de viande sur une large assiette. Cependant, l’homme avait cherché la cruche de vin et un flacon d’eau-de-vie. Le tout était appétissant.

À ce moment, l’enfant se réveilla. C’était un joli petit visage tout rose, aux yeux de jais, avec des cheveux bruns bouclant naturellement sur le front. Il avait jeté ses mains potelées autour du cou de sa mère et, attiré