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Page:César - Au moulin de la mort, 1892.djvu/19

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par la lumière posée sur la table, il osa regarder la chambre où il se trouvait. La figure de Jean Gaudat lui fit peur : il poussa un cri et plongea sa tête dans le sein de la jeune femme, qui lui balbutia des tendresses pour le consoler.

— Auriez-vous peut-être un peu de lait ? demanda la comtesse à la cabaretière, qui avait repris sa place dans le coin de la pièce.

— Mais, oui ! À votre service. Froid ou chaùd ?

— Légèrement tiède.

— Bien ! Dans quelques minutes.

Pierre, assis à l’une des extrémités de la table, s’entretenait avec Jean Gaudat. Ils avaient l’air de conclure une affaire. Et c’était bien aussi d’une affaire qu’il s’agissait, du moins pour l’aubergiste.

— Demain, disait le serviteur, le comte, mon maître, arrivera ici à peu près à la même heure que nous. Si vous voulez lui aider à traverser le Doubs, vous ne le regretterez pas. Il a dû rester encore pour s’entendre avec son notaire, au sujet de leurs propriétés. Si la famille de Laroche quitte la France, ce n’est pas tant pour fuir les menaces des révolutionnaires que pour mettre madame la com-