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Page:César - Au moulin de la mort, 1892.djvu/184

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un instant, le médaillon qu’elle portait à son cou. Il était en jaspe, aux bords sertis d’un filet d’or.

Se penchant vers elle, il lui dit :

— Yvonnette, permettez-moi une simple question. D’où avez-vous cette parure, que je vois aujourd'hui pour la première fois ?

— Je ne sais pas, je l’ai toujours eue, mais je la porte rarement,autant dire jamais. Aujourd’hui, je l’ai prise, parce que je sortais avec vous. C’est ma mère qui me l’a donnée alors que j’étais encore toute petite. Ce médaillon est beau, n’est-ce pas ? Et il s’ouvre. Vous allez être bien étonné : dedans, il y a une belle femme, si belle que souvent je pense à elle, bien que je ne la connaisse pas du tout.

Et, donnant suite à ses paroles, elle enleva la parure, pressa sur un petit bouton à peine visible et le couvercle sauta. Yvonnette tendit l’objet à Maurice.

Celui-ci jeta un cri, aussitôt étouffé, et une pâleur subite envahit son visage.

— Qu’avez-vous ? questionna la jeune fille, devenue presque inquiète.

Mais Maurice ne répondait pas. Il tremblait de tous ses membres. Un moment, il