Aller au contenu

Page:César - Au moulin de la mort, 1892.djvu/185

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 179 —

ferma les yeux, comme pour mieux se rendre compte de ce qui se passait dans son être et dans sa vie.

— Je vous en prie, parlez donc ! insista Yvonnette. Vous me faites peur.

Eh ! ce n’était pas facile pour lui ! En une seconde, tout un vaste horizon venait de s’éclairer subitement. Aussi bien, il avait assez longtemps attendu.

Son amie renouvela l’interrogation. Il fallait donc s’exécuter. Car, quel que fût le terrible mystère dont il croyait maintenant toucher à la solution, il savait que celle qu’il aimait était l’innocence même.

— Ce portrait, dit-il, c’est celui de ma mère.

— De votre mère ?

— Je le jure, aussi vrai que je suis ici.

— Mais, alors, comment est-il entre mes mains ?

— Je l’ignore.

— Je m’en vais, aussitôt rentrée, le demander à ma mère.

Maurice parut réfléchir.

À ce moment, les contrebandiers arrivaient. Il n’eut que le temps de murmurer à l’oreille d’Yvonnette :