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Page:César - Au moulin de la mort, 1892.djvu/202

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était pas inconnu. Et c’est lui, le fils de l’autre ? Mais après tout, qu’en sais-tu ? Tu n’as aussi que des soupçons.

— Oui, c’est vrai ; toutefois, ces soupçons pourraient bien être, demain, la réalité. Tu vois, on n’échappe jamais à la justice divine. Tôt ou tard…

— Te tairas-tu, langue de vieille femme ! Garde tes réflexions pour d’autres que pour moi. Je me moque de tes contes bleus. Il n’a qu’à venir nous ennuyer, le beau contrebandier, je lui aurai tôt fait son affaire. Mais, à propos, qu’y a-t-il entre Yvonnette et lui ? Se doute-t-il également qu’elle n’est pas notre fille ?

— Je ne le lui ai pas demandé.

— Ta réponse est impertinente. Mais s’ils s’aiment, qu’ils se marient et s’en aillent au diable.

— Eh ! eh ! je ne l’entends pas de cette oreille, fit Ali, en ouvrant la porte, derrière laquelle il écoutait. Non ! pas du tout je ne l’entends de cette oreille-là, répéta-t-il une fois dans la chambre. Et j’ai plusieurs raisons pour cela. Cet homme, c’est un danger, à ce qu’il paraît. Ecartons-le et tout sera dit.