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Page:César - Au moulin de la mort, 1892.djvu/205

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Yvonnette, mais il se disait qu’elle était la fille de l’assassin de son père. Car sa conviction se fortifiait de jour en jour. Une personne en rapports plus ou moins intimes avec sa mère avait perdu ce médaillon à l’auberge du Doubs. Qui était cette personne ? Son père, à coup sûr. Ces deux portraits de femme, cependant, jetaient quelque trouble dans ses idées. À moins que, pure hypothèse, l’amie de sa mère, Claire de Bellefontaine, ne fût la personne en question. Et il creusait ce nouveau mystère, comparant les traits d’Yvonnette à ceux du portrait qu’il avait remis à la jeune fille. Mais, certainement, ces deux visages avaient de la ressemblance. Bon ! voilà qu’il revenait à ce rêve impossible ! La mère d’Yvonnette s’appelait Catherine Gaudat, et elle vivait sur le Doubs.

Ah ! si cela eût été vrai, pourtant, que celle qu’il aimait fût l’enfant de Claire de Bellefontaine ! Sa joie, son bonheur n’auraient plus connu de bornes. Mais, non ! il ne fallait pas songer à cette impossibilité. Son amour s’affinait, le tourmentait et l’affolait. Il se faisait difficilement à cette idée que la jeune fille eût pour parents une famille semblable. Eh ! n’observait-il pas de même, dans la na-