Aller au contenu

Page:César - Au moulin de la mort, 1892.djvu/230

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 224 —

— Oh ! je les ignore, répondit Emile négligemment.

— Et dans quel but, si cela est, vous aurait-il trahis ?

— Est-ce qu’on peut savoir ? On l’aura peut-être « acheté » très cher. Peut-être aussi avait-il un autre motif de livrer notre chef. C’est surtout à cause de cette incertitude où nous sommes que je refuse de conduire la troupe. Je ne crois plus à la fidélité de la famille Gaudat. Il est vrai que je n’ai aucune preuve, mais n’importe. Et mon idée est qu’avant de recommencer, il faut connaître l’opinion de Maurice. Avec son flair habituel, il aura bien un excellent conseil à nous donner…

À peine Emile Brossard venait-il de prononcer ces derniers mots que la porte de la chambre s’ouvrit brusquement et que… Maurice parut, Maurice lui-même.

— Oui, c’est moi, Maurice ! s’écria le jeune homme, en voyant l’étonnement et la joie sur tous les visages. Oui, c’est bien moi, votre compagnon, votre chef. Vous m’avez certainement jugé perdu, et vous n’aviez pas tout à fait tort. Mais maintenant je suis libre, libre et retrouvé. Vive la Suisse, pays de liberté !