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Page:César - Au moulin de la mort, 1892.djvu/235

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temps ? Je ne m’en suis pas aperçu ; mais, vers l’aube, j’arrivais à la ferme de Pierre Logerot où l’on m’a donné l’hospitalité jusqu’à hier au soir. Pendant cette nuit, j’ai traversé le Doubs, un peu en dessous de la Charbonnière, et me voici…


Maurice ne disait pas tout. De la Charbonnière, après avoir passé le Doubs, il avait suivi la rive suisse, par dessus les rochers qui bordent la rivière, et il était ainsi arrivé à l’auberge des Gaudat. Tout était plongé dans l’ombre, les hommes et les choses.

Or, nos lecteurs n’ont pas oublié que sur le derrière de la maison des poutres dépassaient la paroi extérieure. Grimpant comme il le put, en s’aidant d’une planche qu’il avait appuyée contre la première poutre, il monta sur celle-ci ; puis, tirant à soi la planche, il la posa sur les autres poutres, établissant de cette façon un pont qui lui permit d’aller vers la fenêtre d’Yvonnette. Là il avait appris, à son inexprimable joie, que celle qu’il aimait n’était pas l’enfant des Gaudat.

Il en savait assez.

Ayant ensuite obtenu de la jeune fille la promesse qu’elle ne ferait plus, devant la famille de l’aubergiste, aucune allusion aux di-