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Page:César - Au moulin de la mort, 1892.djvu/238

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Et Maurice, reprenant la destinée de sa famille depuis le jour où, fuyant la Révolution, elle avait quitté le château de Noirbois, leur dit, brièvement, ce que nous avons écrit dans les pages précédentes, leur arrivée dans le pays, la disparition de son père, leurs recherches infructueuses, la vie calme et laborieuse de sa mère, la mort de celle-ci, ses voyages à lui dans la Franche-Comté, sa rencontre avec Yvonnette et, plus tard, avec le fermier Pierre Logerot, la découverte du médaillon qui le rapprochait du Doubs et enfin les paroles du douanier lui révélant la trahison des Gaudat. Puis, pour éclaircir encore mieux sa propre situation, il avoua qu’il aimait la gentille Yvonnette ; que, le soir auparavant, il avait parlé à la jeune fille et qu’elle venait de lui apprendre qu’elle n’était pas l’enfant de l’aubergiste.

— Mes dernières hésitations ont disparu, conclut Maurice. Mon père a été assassiné dans cette maison maudite, et ce n’est probablement pas le seul crime que l’on y ait commis. C’est pourquoi, je vous prie de m’accompagner : nous allons tenir, comme je vous l’ai dit, une grande cour de justice. Les accusés, nous les avons. C’est la famille Gau-