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Page:César - Au moulin de la mort, 1892.djvu/239

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dat, du moins le père. Malheur aux coupables !

Là-dessus, Maurice se leva et vida son verre d’un trait.

— En route ! ordonna le chef. La nuit était tombée, une nuit pluvieuse de la fin d’août. Depuis deux jours, des torrents d’eau inondaient les vallées et les ravins. On commençait, dans les bas-fonds, à redouter des inondations. Déjà l’année précédente, la pluie avait abîmé les récoltes. On n’entendait parler que de misères, d’infortunes de toutes sortes.

Malgré le temps désagréable qu’il faisait, Maurice et ses compagnons descendaient rapidement la côte, ne s’entretenant que du but étrange de leur course nocturne. La surprise qu’ils réservaient à Jean Gaudat les excitait.

Bientôt le grondement du Doubs parvint à leurs oreilles. La rivière était furieuse, menaçante ; ses flots tourbillonnaient dans le lit étroit, montant sur les bords qu’ils ravageaient. La traversée, cette nuit-là, eût été absolument impossible.

— Halte ! dit Maurice, quand ils furent arrivés au bas du sentier en zigzags, à quelques centaines de mètres de la maison. Avant d’en-