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Page:César - Au moulin de la mort, 1892.djvu/36

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leur légitime propriétaire. Lui, Pierre, n’avait pas osé se présenter chez le tabellion.

— Mais, s’écria la jeune femme, tu ne me parles pas du comte ?

— Ah ! répondit le brave serviteur, c’est que j’eusse préféré ne pas aborder ce sujet, car je ne sais rien. Ou, plutôt, je sais que M. le comte a effectivement quitté le pays, sans dire où il allait. Le garde qui raccompagnait, le soir de son départ, m’a bien affirmé qu’il s’était dirigé du côté des Echelles, comme cela avait été convenu. C’était déjà un renseignement, bien vague, il est vrai, mais enfin laissant l’espoir d’en obtenir d’autres. J’ai parcouru la contrée, j’ai interrogé secrètement d’anciens amis : rien, absolument rien. Personne n’a vu M. de Laroche. Comme, en allant, j’avais passé par Biaufond, il m’a semblé qu’il valait mieux, pour le retour, reprendre le sentier que nous avons suivi. J’avais la chance, par là, de me trouver sur les traces de M. le comte.

Mais, sur le Doubs, à l’auberge où nous nous sommes reposés, je n’ai pas été plus heureux dans mes recherches. Ainsi que nous l’avions arrêté, en parfait accord et contre bonne récompense, Jean Gaudat, l’aubergiste,