Aller au contenu

Page:César - Au moulin de la mort, 1892.djvu/47

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 41 —

et le soir, de jour et de nuit : ton enfant est bon, il est beau et il aime ce qui est juste. Et, cette joie, tu me l’as donnée, toi, mon Maurice. Mieux que cela encore : tu n’as jamais fait couler mes larmes. Aussi, à cette heure solennelle, je t’en remercie et je demanderai à Dieu de bénir tes pas…

Elle s’arrêta, après avoir murmuré :

— Honore ton père et ta mère !…

Puis, hâtivement :

— J’ai soif ! S’il te plaît, un peu à boire !

Maurice lui tendit un verre à demi rempli d’une tisane d’herbes douces, recueillies par la vieille Françoise.

— Assieds-toi là, plus près, je veux continuer, reprit la comtesse. Demain il me serait peut-être impossible.

Je n’ai rien d’autre à t’apprendre sur notre famille que tu ne connaisses déjà. Seul un point obscur reste en mon esprit. Je me proposais de l’éclaircir moi-même, dès que les temps seraient redevenus un peu plus calmes. Mais, depuis des années, on n’entend que des bruits de guerre ; et, à présent que la paix est faite, Dieu m’appelle dans l’autre monde. Cependant, avant de m’en aller, il