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Page:César - Au moulin de la mort, 1892.djvu/48

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faut que je m’entretienne avec toi de ce qui cause ma dernière peine.

Notre famille, de tempérament campagnard, n’a jamais eu de fréquentes relations avec les nobles du voisinage. Nous n’avons donc, je veux dire tu n’as rien à attendre de ce côté, bien que les de Laroche soient de bonne et franche noblesse. Par contre…

Elle eut un étouffement, occasionné par une petite toux sèche et dure. Au bout de quelques instants, le mieux revint.

— Où en étais-je ? fit-elle. Ah ! oui, je retrouve le fil. La veille de son départ pour me rejoindre ici, ton père a dû causer avec le notaire qui prenait soin de nos affaires. Que s’est-il passé entre eux ? Je l’ignore, puisque, à dater de ce jour, le comte a disparu sans laisser la moindre trace. Or, mon fils, quand je reposerai dans la tombe, tu t’en iras à la recherche de ce notaire, à Vercel. Il s’appelait, je crois, Me Jules Ferrand. Si, par malheur, il n’est plus de ce monde, son étude sera sans doute en la possession de son fils, car il en avait un. Et c’était un brave homme, du moins à ce que j’ai pu en juger, et il faut espérer que les troubles de la révolution ne l’auront pas changé. De lui, tu apprendras