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Page:César - Au moulin de la mort, 1892.djvu/67

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ries, mets que l’on sert, sur certaines tables, entre la poire et le fromage.

Depuis que l’ancien Evêché de Bâle avait e’té séparé de la France et rattaché au canton de Berne, M. Viennot, avec son flair habituel, avait compris que, par suite des relations existant entre les riverains du Doubs, la contrebande pourrait se faire sur un terrain connu et avec les plus grandes chances de complète réussite. Le moment était d’ailleurs très favorable. Il n’y avait pas un service de frontière comme celui que l’on a organisé plus tard. En outre, la vallée du Doubs, fort peu fréquentée, et les vastes forêts de la Franche-Comté, offraient des retraites d’une sécurité absolue. Bien téméraires seraient les agents de l’État qui oseraient poursuivre les contrebandiers jusque-là. Il n’y avait donc pas à hésiter…


Après le départ de M. Viennot, Maurice était resté assez perplexe. Déjà bien souvent il avait réfléchi à son avenir. La profession d’horloger ne lui plaisait qu’à demi. L’immobilité qu’exige cet état était contraire à sa nature. De la vie, de la vie ! C’est-à-dire des actions. Mais, que faire ? Il était pauvre. Nous avons