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Page:César - Au moulin de la mort, 1892.djvu/84

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qui s’amènent. Ils auront plaisir à vous entendre.

« Il faut que j’essaie de gagner la faveur de ces gens, pensait Maurice, car m’est avis que je ne perdrai pas mon temps à observer ce monde. Il est assez étrange, et si cette jeune fille n’aime ni son père, ni sa mère, elle doit avoir de bonnes raisons pour justifier, sinon expliquer, un tel sentiment ».

Cependant, Jean Gaudat et son fils étaient entrés dans la salle et avaient pris place à l’ùne des extrémités de la table, près du jeune homme. Celui-ci leur parla aussitôt de son projet. Il fit miroiter aux yeux de ses deux ; auditeurs des bénéfices certains. Dès son retour, les voyages allaient commencer. Jean Gaudat devait surtout veiller à l’état de la cave : les contrebandiers étaient gens de franches lippées et le vin coulerait à flot.

L’aubergiste, les yeux à demi fermés, semblait interroger les souvenirs qui venaient de se réveiller au fond de sa mémoire. Où avait-il vu cette figure ? Il ne trouvait pas de réponse satisfaisante. Et pourtant ces traits ne lui étaient pas complètement inconnus.

— Et vous allez ? demanda le fils.

— En France. Il nous faut quelques en-