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Page:César - Au moulin de la mort, 1892.djvu/87

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nons ici. La boîte ne rapporte rien. Si nous n’avions pas la pêche et la chasse, nous serions bien souvent près de mourir de faim. Nos voisins, au moulin, sont au contraire beaucoup mieux. Par beau et par mauvais temps, leur roue tourne sans relâche. Mais à chacun le sien, n’est-ce pas ?

— C’est aussi mon avis. Voilà donc l’affaire réglée. Toutes les fois que nous descendrons, vous nous passerez de l’autre côté de l’eau. Nous conviendrons d’un signal pour vous appeler, lorsque nous voudrons revenir sur le bord suisse, dans le cas où il nous faudrait rebrousser chemin. Vos peines seront largement rétribuées.

Allons, je dois me remettre en route. C’est seulement dans une huitaine de jours que je serai de nouveau ici, après avoir accompli ma tournée.

— Voyons, fils, accompagne monsieur.

— Au revoir ! dit éncore Maurice.

— Au revoir ! répéta Jean Gaudat.

En sortant de l’auberge, le jeune homme chercha vainement du regard la charmante Yvonnette. Elle avait disparu.

Maurice en ressentit au cœur comme un regret inconscient, dont il s’étonna lui-même.