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Page:César - Au moulin de la mort, 1892.djvu/91

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Pour le lui arracher, il faudrait passer par dessus son corps. La loi était là, maintenant, défendant les droits du petit et obligeant les grands, ceux qui rentraient au pays, à reconnaître l’existence d’une société nouvelle. L’arrivée du jeune homme, d’un comte de Laroche, eût inspiré des craintes à ce monde de la glèbe, et, au fond de lui-même, Maurice s’avouait qu’il n’eût pas agi autrement. Il était la victime innocente d’une fatalité implacable. Son bon sens naturel lui conseilla de se soumettre au sort qui lui était fait, d’autant plus que le nom des de Laroche n’éveillait pas uniquement des regrets parmi les habitants de la contrée.

Maurice se rendit ensuite à Vercel, où sa mère lui avait dit que le notaire de leur famille exerçait sa profession. Me Ferrand était mort, laissant son étude à son fils. Malheureusement, ce dernier s’était lancé dans la politique, avait gaspillé l’héritage paternel et s’en était allé à Paris. Il n’avait jamais donné de ses nouvelles.

Quelque peu découragé par l’insuccès de sa démarche, Maurice avait enfin repris le chemin de la Suisse, à travers le plateau franc-comtois, et il se retrouvait sur le Doubs,