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Page:César - Le forgeron de Thalheim, 1885.djvu/124

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le forgeron de thalheim

nouvel horizon se déroula tout à coup devant son regard émerveillé. Si son père avait une ferme, elle était endettée jusqu’à la dernière motte de terre ; si, jusque-là, son zèle n’avait donné lieu à aucune réprimande, il se savait trop peu d’aptitudes pour jamais arriver bien haut. De sorte que la perspective d’épouser une belle jeune fille, avec une dot plus belle encore, était bien de nature à lui faire regretter, au bout de quelques semaines, la folie qui l’avait poussé à nouer des relations avec la famille de Jean Schweizerl.

La bûcheronne, le jour de la fête, avait quitté la Demi-Lune. avec des éclairs dans les yeux. Il avait osé danser avec elle, en présence de son père, du village réuni. Ah ! vrai, il était bon, certainement ; elle n’avait pas mal placé son affection. Et, à cette pensée calmante, elle se pardonnait presque, car ses entrevues avec Otto Stramm avaient été nombreuses. Il venait à la Ravine presque toutes les après-midi, vers les trois heures, pendant que le père était à la forêt ; il restait jusqu’à la nuit tombante, au moment où le bûcheron allait bientôt rentrer.

Toutefois, après la fête de Thalheim, Otto Stramm se fit plus rare ; il semblait qu’il eût