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Page:César - Le forgeron de Thalheim, 1885.djvu/162

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le forgeron de thalheim

ici-bas ; sans tes sourires, je sentirais trop vite le poids de l’âge et du travail.

Jean Schweizerl s’imaginait par là avoir chassé l’ennui qui semblait désoler la vie de son enfant. Le lendemain, la même tristesse était de nouveau visible dans la pâle physionomie de Georgette.

Depuis une semaine, le bûcheron passait toutes ses nuits hors de la maison, à quelque distance de la Ravine, où il avait dressé un second fourneau à charbon qui brûlait lentement. De temps à autre il quittait la clairière où s’élevait le grand cône de bois couvert de terre, et il venait jeter un coup d’œil autour de sa demeure, quoiqu’il sût fort bien que Georgette ne courait aucun danger. Mais il aimait à se répéter que sa fille dormait plus tranquillement, lui se trouvant aux alentours.

Un soir, vers neuf heures, il arrivait ainsi à la lisière de la forêt, lorsqu’il aperçut, dans la demi-clarté d’une lune à son premier quartier, l’ombre d’un homme se glissant le long du jardin, puis, arrivé derrière la maison, s’arrêter enfin sous la fenêtre de Georgette, qui était éclairée.

Qui était-il, et pourquoi était-il là ?