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Page:César - Le forgeron de Thalheim, 1885.djvu/166

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le forgeron de thalheim

— Ne t’a-t-il jamais dit qu’il voulait t’épouser ? demanda-t-il.

— Je lui ai déclaré que j’attendais cela de sa loyauté et de son amour.

— Il t’aime donc ?

— Il me le répète sans cesse.

— Oh ! cruelle enfant, quels chagrins tu causes à ton vieux père ! Mais, malheur à lui, s’il ose t’abandonner !

Georgette comprit qu’elle serait incapable d’apaiser ce désir de vengeance. Elle se tut.

— Il faut que je sache aussitôt à quoi m’en tenir, reprit le bûcheron.

— Quel est ton projet ?

— Je veux aller trouver Robert Feller, je n’ai que cet ami-là.

— Je pensais que tu serais allé chez… lui, le forestier.

— Non, car s’il me recevait mal, je…

Il n’acheva pas.

— Mais que diras-tu à Robert ? interrogea l’infortunée, rougissant à la pensée que ses misères formeraient l’objet de cet entretien.

— Écoute bien, expliqua Jean Schweizerl. Robert est notre ami, j’en suis sûr. C’est un vrai caractère, celui-là. Il est riche d’affection, toujours prêt à se dévouer pour ceux