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Page:César - Le forgeron de Thalheim, 1885.djvu/190

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le forgeron de thalheim

Il n’osait approfondir toutes ces questions. Elles le fatiguaient inutilement, et, cependant, elles l’absorbaient tout entier.

Tout à coup une idée singulière traversa son esprit. Il sortit de la maison, entra dans la forge et voulut s’assurer que son fusil était encore là. Il ne le trouva plus.

Il comprit. Jean s’en était emparé. Dans quel but ? Robert le devina aisément.

Sans même avertir sa mère, il partit aussitôt pour la Ravine : coûte que coûte il s’agissait d’empêcher le bûcheron de commettre un crime odieux.

Georgette était seule. En apercevant Robert, sur le seuil de la chambre, elle eut une frayeur accablante. Elle attendait son père depuis plusieurs heures.

Le forgeron demanda si Jean n’était pas de retour.

Elle répondit qu’elle avait cru que c’était lui qui arrivait.

Robert fut assez embarrassé. La pauvre fille était bien inquiète ; il ne voulut pas encore augmenter ses craintes et préféra dire un mensonge.

— Il me faut un ouvrier pour abattre des arbres, deux vieux pommiers dans notre ver-