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Page:César - Le forgeron de Thalheim, 1885.djvu/232

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LE FORGERON DE THALHEIM

plus de larmes de tristesse, que votre âme renaîtra à l’espérance, que l’amour d’un jeune homme noble et bon chantera autour de vous ses notes douces et gaies, n’est-ce pas, je vous en prie, vous aurez quelque pitié pour mon enfant, dont l’unique faute, en ce monde de misère, est d’avoir ajouté une foi trop naïve aux paroles trompeuses d’un misérable ? Car, et c’est la raison de ma terrible vengeance, il a refusé opiniâtrement d’épouser Georgette.

La bien-aimée de Robert Feller était plus émue qu’elle ne le paraissait réellement. Ces diverses révélations la bouleversaient. Cet amour secret de Georgette, ces passions se remuant dans l’ombre, les douleurs qu’elle pressentait dans ces poitrines brisées, tout cela la plongeait dans un accablement et une confusion impossibles à décrire. Elle non plus n’avait jamais soupçonné chez l’homme une aussi grande lâcheté.

Elle répondit :

— Oui, Jean Schweizerl, je veux aimer Georgette. N’est-ce pas, mère, elle viendra chez nous, vivre auprès de moi ? Nous la soignerons comme si elle était ma sœur. Comptez sur ma promesse.