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Page:Cœurderoy - Jours d'exil, tome III.djvu/103

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gracier les martyrs. Et la foule imbécile applaudit aux assassins !

Ah ! Napoléon III peut admirer Barbès, mais il ne saurait lui retirer le droit de flétrir à jamais le Deux Décembre galopant dans le sang des libres, sur un cheval morveux !

César ! César ! Ceux qui vont mourir ne te saluent plus !


Les hommes de mon temps, les moutons galeux de Panurge ! Ils déifient le Christ mort, et persécutent Barbès vivant ! Ils insultent à la mémoire des prêtres, des juges et des soldats de Tibère mort, et payent à beaux deniers la pantelante orgie des prétoriens de Napoléon vivant ! Ils sont braves dans le passé, lâches dans le présent, aveugles dans l’avenir ! Ils ne vivent pas, ne respirent pas, ne parlent pas ! Ils mangent, ils ont peur, ils mentent ! — Infamie, Prudence, Gêne et Misère ! !


III


333 La Croix, la lourde croix, la croix de bois de cèdre, la croix de l’homme aimant, du pauvre, du juste, du réprouvé, du libre, du rebelle : où est-elle aujourd’hui ?

Est-elle sur ta tombe délaissée, Marina, pauvre fille que brisa l’amour ? Sur la tienne, Laviron, le plus audacieux pionnier de la République Universelle ? Sur celle de Marie Capelle, la plus réprou-