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Page:Cœurderoy - Jours d'exil, tome III.djvu/353

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guère qu’elles seraient contraintes de se vendre à vous !

L’Enfer est sur la Terre !


VIII


« Le travail fiévreux, les joies amères, les
inspirations du prophète, je les connais. De
toutes les gloires humaines, celle-là seule me
tenterait qu’ils ont eue en partage. — À cha-
cun son sort dans cette vie. »
Ernest Cœurderoy.Hurrah !


491 Pourquoi tremblent mes doigts ? Pourquoi s’échauffe ma tête ? Pourquoi vois-je les lignes que je trace danser sur le papier ? Pourquoi le sol se dérobe-t-il sous moi comme si j’étais ivre ? Pourquoi me secouer ainsi, torrents d’électricité qui passez dans l’air ? Pourquoi m’agiter encore, démon des prédictions qui m’as tant fait souffrir ? Pourquoi me charger de nouveaux messages de malheur ? Quand cessera-t-elle, cette mission d’épouvante qui m’est échue ?…

Je parlerai cependant, car je ne puis me taire ; je décrirai ce que je vois :

Nous roulons, nous glissons, nous volons sur la pente d’abîmes inconnus. La Révolution court à son but à travers des cataclysmes ignorés jusqu’alors ; rien ne saurait enrayer sa marche triomphale. L’horizon est sanglant comme un voile de pourpre. Partout tremble la terre. Les