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Page:C8 - Émeutes de Québec de 1918 - Témoignage de Joseph-Philippe Landry, brigadier général BAnQ Québec E17S10D1661-918.djvu/15

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Les troupes sont sorties. J’avais distribué aux endroits les plus menacés une garde que je considérais suffisante pour défendre ces points là, et le principal endroit où la populace s’est portée a été le Manège. On a attaqué le Manège ; on a jeté des pierres et des glaçons aux soldats, on les a insultés pendant une partie de la soirée. Les soldats, les troupes ont fait de leur mieux possible pour les disperser, sans avoir à tirer en aucune façon. La soirée s’est passée comme ça. Plusieurs soldats ont été blessés.


Q. Gravement ?


R. Non, il xxx n’y a pas eu de blessures graves mais plusieurs ont été blessés et ont été envoyés à l’hôpital où leurs blessures ont été pansées. Après cette attaque sur le Manège, la populace s’est retirée sur la rue St.-Jean où j’avais des troupes, un cordon de troupes devant l’Auditorium. Il y a eu des démonstrations sur la rue St Jean ― la foule s’est tenue là jusque assez tard.


Q. Des démonstrations menaçantes ?


R. Oui des démonstrations menaçantes. J’ai eu occasion ce soir là de passer dans cette foule là et j’ai reçu des glaçons, des briques, des pierres, et j’ai vu deux ou trois hommes de polices qui regardaient faire cela sans s’inquiéter trop.


Q. Ils n’en jetaient pas eux-autres ?


R. Non ils n’en n’ont pas jeté. La populace a brisé mon automobile.


Q. Il ne s’est pas tiré un coup de feu ce soir là ?