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Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 1.djvu/53

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qu’elles s’éclairent et se fortifient mutuellement, il en est dont les rapports sont plus directs, plus multipliés, qui se prêtent des secours, ou plus nécessaires, ou plus étendus : et quoiqu’aux yeux du philosophe, qui ne peut séparer entièrement les progrès de l’une de ceux des autres, elles soient toutes d’une utilité générale et constante, il en est cependant qui sont plus ou moins utiles, suivant le point de vue sous lequel on les considère. Ainsi, les sciences mathématiques s’appliquent plus immédiatement à la physique des masses, la chimie à la pratique des arts ; ainsi les découvertes qui perfectionnent les procédés généraux de l’industrie, les idées qui tendent à réformer les grandes machines sociales, influent plus directement sur les progrès de l’espèce humaine en général : tandis que le perfectionnement des pratiques particulières dans les arts manuels, et celui de la diététique et de la morale, contribuent davantage au bonheur des individus. Car le bonheur dépend moins de l’étendue de nos moyens, que du bon emploi de ceux qui sont le plus près de nous ; et tant qu’on ne fera pas marcher de front, l’art usuel de la vie avec ceux qui nous créent de nouvelles sources de jouis-