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Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 1.djvu/73

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Ici, le but de ce grand homme étoit d’observer les maladies qui régnoient dans une ville, ou dans un territoire ; d’assigner ce qu’elles avaient de commun, et ce qui pouvoit les distinguer entre elles ; de voir s’il ne seroit pas possible de trouver la raison de leur dominance et de leurs retours, dans les circonstances de l’exposition du sol, de l’état de l’air, du caractère des différentes saisons. Il sentoit que toute vue générale qui n’est pas un résultat précis des faits, n’est qu’une pure hypothèse : il commença donc par étudier les faits.

Dans chaque malade, il se développe une série de phénomènes : ces phénomènes sont tout ce qu’il y a d’évident et de sensible dans les maladies. Hippocrate s’attache à les décrire par ces coups de pinceau frappans, ineffaçables, qui font mieux que reproduire la nature, car ils en rapprochent et distinguent fortement les traits caractéristiques. Chaque histoire forme un tableau particulier : le sexe, l’âge, le tempérament, le régime, la profession du malade, y sont notés avec soin. La situation du lieu, son exposition, la nature de ses productions, les travaux de ses habitans, sa température, le temps de l’année,