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Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 2.djvu/152

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ligence et s’ils n’entretiennent point dans le système nerveux, une sensibilité trop vive et pour ainsi dire, minutieuse ; ils le tiennent du moins dans un éveil constant, par des sensations dont la variété même attire et fixe nécessairement son attention[1].

Aussi, les hommes voués à ces travaux, diffèrent-ils des précédens, par plus de courage, plus de détermination, plus de fermeté ; par une tournure de caractère et d’esprit, qui se prête mieux aux diverses circonstances ; par plus d’aptitude à trouver des expédiens dans toutes les situations ; par plus d’indépendance et de fierté. Mais il est des réflexions que le sentiment et l’exercice habituel de la force empêchent de naître, des connoissances morales qu’ils nous empêchent d’acquérir. En général, ces hommes ne feront point ces réflexions ; ils n’acquer-

  1. Adam Smith remarque qu’un ouvrier agricole a beaucoup plus d’idées qu’un artisan de ville, parce qu’il a l’habitude de considérer une plus grande variété d’objets. (Voyez L. 1, chap. 10, partie 2, à la suite du morceau sur l’apprentissage.) C’est par la même raison, que la grande division du travail, si favorable au perfectionnement des arts, rétrécit de plus en plus l’intelligence des ouvriers.