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Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 2.djvu/188

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gré, peuvent se propager de race en race[1] : et si les causes déterminantes de l’habitude première ne discontinuent point d’agir, pendant la durée de plusieurs générations successives, il se forme une nouvelle nature acquise, laquelle ne peut, à son tour, être changée, qu’autant que ces mêmes causes cessent d’agir pendant long-temps, et sur-tout que des causes différentes viennent imprimer à l’économie animale, une autre suite de déterminations.

Des impressions particulières, mais constantes et toujours les mêmes, sont donc capables de modifier les dispositions organiques, et de rendre leurs modifications fixes dans les races. Or, les impressions les plus constantes et les plus invariables, sont incontestablement, celles qui tiennent à la nature même des lieux, que toute l’industrie de l’homme ne peut changer, que ses caprices ne peuvent altérer : et nous avons vu dans

  1. George le Roi, dans ses lettres sur les animaux, observe que quoique le chien n’arrête point naturellement, les excellentes chiennes d’arrêt font des petits qui, très-souvent, arrêtent sans leçon préalable, la première fois qu’on les mot en présence du gibier.