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Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 2.djvu/207

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les habitudes morales d’une peuplade répandue dans le voisinage des Palus Mœotides, et d’une horde de Scythes fixée dans un canton, dont le climat offre des caractères particuliers, fait découler ces habitudes de celles du tempérament, et celles du tempérament de l’ensemble des circonstances physiques locales, à l’action desquelles les corps se trouvent constamment soumis. Les observations de ce grand homme frappent toujours par leur grande exactitude : on peut vérifier encore de nos jours, dans tous les climats analogues, celles dont nous parlons en ce moment ; et les règles qu’il en a tirées, sur les modifications que les mêmes natures de terrein ne manquent point de faire subir à l’homme, sont parfaitement identiques avec les résultats des faits que nous pouvons nous-mêmes observer et recueillir.

Voici comment il peint les rives du Phase, et le naturel de leurs habitans : L’Europe offre encore des régions entières dont Hippocrate semble avoir emprunté les traits principaux de sa description.

« Passons, dit-il, aux habitans du Phase. Leur pays est humide, marécageux, chaud, couvert de bois. Des pluies abondantes