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Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 2.djvu/209

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venir à la maturité requise. L’air, enfin, se charge de brouillards infects, exhalés des marais ; et l’horizon se trouve comme investi de malfaisantes vapeurs.

Par l’action de toutes ces causes réunies, les habitans du Phase forment un peuple particulier : ils ont des traits distinctifs qui les caractérisent. Leur taille est haute, surchargée d’embonpoint. Leurs articulations et leurs vaisseaux semblent perdus dans une mauvaise graisse. Tout leur corps est pâle ; ou plutôt ils approchent, quant à la couleur de la peau, des personnes qui ont la jaunisse : et comme l’air qu’ils respirent est impur, nébuleux et très-humide, ils ont la voix la plus rauque qui puisse sortir d’une bouche humaine. Ils sont d’ailleurs remarquables par une extrême lenteur dans tous leurs mouvemens, et par un défaut presqu’absolu d’activité ».

Pour ne rien oublier dans la peinture du climat, auquel il attribue ces habitudes physiques et morales, habitudes qui sont évidemment celles que nous avons dit dans un autre Mémoire, appartenir au tempérament, où les fluides en général, et particulièrement les fluides muqueux, prédominent,