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Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 2.djvu/210

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Hippocrate revient bientôt après sur ses pas, pour ajouter ce qui suit :

« Le climat du Phase n’éprouve que peu de variations, par rapport à la température de l’air. Les saisons de l’année, les retours périodiques du froid et du chaud y marchent régulièrement et sans transitions subites. Les vents du sud y soufflent presque continuellement. Il en est un qui semble particulier au pays : on l’appelle Cenchron. Ce vent est quelquefois très-violent : la chaleur qu’il répand dans l’air, accable et résout les forces. Le vent du nord s’y fait rarement sentir ; et lorsqu’il souffle par hasard, il est foible, peu vif, peu pénétrant ».

Hippocrate a donc déterminé le genre de climat qui produit le tempérament appelé pituiteux. Mais, comme il parle d’un pays presque sauvage, où la culture et l’industrie n’avoient fait encore presqu’aucun progrès, on peut demander si les causes, regardées par lui, comme essentiellement inhérentes au local, ne sont pas du nombre de celles que l’industrie de l’homme peut combattre avec succès, et réduire à l’impuissance. Les faits répondent encore à celle difficulté.