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Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 2.djvu/241

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des viscères du bas-ventre et de la poitrine exerce sur les gros vaisseaux, faisant porter une plus grande quantité de sang vers la tête, les os qui forment sa cavité, cèdent à cette nouvelle impulsion ; le cerveau prend plus de volume et d’activité ; et toutes les facultés morales se développent de la manière la plus étonnante. Ce phénomène doit alors être regardé comme un symptôme, ou plutôt comme un résultat de la maladie. Cependant il faut convenir qu’il n’a pas toujours lieu : assez souvent, comme je l’ai dit ailleurs, les enfans rachitiques sont, ou deviennent imbécilles, par l’effet même de l’état où se trouvent chez eux, la lymphe et tous les principes que la nature emploie à la formation des os : et, pour avoir de l’esprit, il ne suffit pas toujours que les membres soient contournés et l’épine du dos de travers.

Nous avons également vu que les affections scorbutiques, tout en altérant profondément les forces musculaires et le travail de la sanguification, ne portent cependant presque aucune atteinte aux fonctions du cerveau. Les malades conservent toute leur connoissance, jusqu’au dernier moment : tout l’organe nerveux paroît s’isoler du reste système ;