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Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 2.djvu/300

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seulement fournissent un aliment immédiat aux animaux, mais qui tendent encore directement elles-mêmes à s’animaliser. Car l’expérience nous apprend qu’il n’est aucune substance végétale connue, qui, placée dans des circonstances convenables, ne donne naissance à des animalcules particuliers, dans lesquels la simple humidité suffit pour la transformer, et presque toujours à l’instant. Ici, nous voyons avec évidence la nature qu’on appelle morte, liée, par une chaîne non interrompue, avec la nature vivante ; nous voyons les élémens inorganiques se combiner, pour produire différens corps organisés ; et des produits de la végétation, sortent la vie et le sentiment, avec leurs principaux attributs. Ainsi donc, à moins qu’on ne suppose que la vie est répandue par-tout, et seulement déguisée par les circonstances extérieures des corps, ou de leurs élémens (ce qui seroit également contraire à l’hypothèse), il faut nécessairement avouer que, moyennant certaines conditions, la matière inanimée est capable de s’organiser, de vivre, de sentir.

Or, maintenant, quelles sont ces conditions ? Sans doute, nous les connoissons en-