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Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 2.djvu/301

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core très-mal. Mais sont-elles, en effet, de nature à rester toujours inconnues ? Il est difficile de le penser, lorsqu’on voit que l’art peut, non-seulement reproduire les végétaux, à l’aide de plusieurs de leurs parties, qui, dans l’ordre naturel, ne sont pas destinées à cette fonction, mais encore reconnoître les circonstances capables de seconder ou de troubler le succès : lorsqu’on voit qu’il peut dénaturer leurs espèces, en faire éclore de nouvelles, et créer des races particulières d’animaux ; c’est-à-dire, par des altérations déterminées qu’il fait subir à certains corps, y développer de nouveaux principes de vitalité, et faire naître, en quelque sorte à plaisir, des êtres[1] qui n’ont point dans la nature d’analogue connu.

Mais ce que l’art produit par certains procédés, la nature le produit plus souvent encore par ses écarts. Sur les arbres malades, se forment de nouvelles végétations, qu’on n’y découvre point dans l’état de santé par-

  1. Par exemple, les anguilles du vinaigre, les vers qui rongent les cartons et les reliures de livres, &c. &c. toutes espèces qui se forment exclusivement dans des matières, produites elles-mêmes par les seules combinaisons des arts.