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Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 2.djvu/337

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DE LA SENSIBILITÉ

est, pour ainsi dire, vaguement répandue dans tout le corps ; dont toutes les fonctions semblent pouvoir être indifféremment exercées dans toutes les parties ; qui sentent, se meuvent, respirent, digèrent, &c., par les mêmes organes. Lorsque le système nerveux et le système musculaire sont bien distincts, l’animal a des facultés supérieures, mais moins de ténacité de vie. Si les facultés se multiplient et se perfectionnent, la vie est exposée à plus de dangers encore. Les causes de destruction deviennent plus nombreuses ou plus menaçantes, à mesure que le système digestif, le système vasculaire, l’appareil respiratoire, &c., deviennent plus distincts ; qu’ils exercent un empire plus étendu les uns sur les autres ; que tous sont unis par un lien commun plus étroit.

Ainsi donc, si l’intelligence plus grande des animaux plus parfaits ne leur fournissoit des moyens de conservation, croissans à-peu-près dans le même rapport, et à mesure que le mécanisme de leur organisation se complique, ces espèces auroient les premières, disparu de la surface du globe : au lieu d’exercer l’empire que la supériorité de leur existence leur assignoit, elles auroient