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Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 2.djvu/403

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§. ii.

Dans la première classe de ces habitudes, ou de ces déterminations, il faut évidemment ranger celles qui se manifestent au moment même où l’animal voit le jour. Ainsi, le cailleteau ou le perdreau, qui, traînant encore l’œuf dont il vient de sortir, court après les grains et les insectes ; le chat et le chien, qui cherchent, les yeux encore fermés, la mamelle de leur mère ; le canneton, qui s’achemine vers l’eau, sitôt qu’il la sent, et qui s’y jette, sitôt qu’il l’apperçoit, malgré les cris d’une mère adoptive, d’espèce différente, qui l’avertit avec anxiété du danger qu’elle y croit voir pour lui ; la petite tortue, toute humide encore des fluides de l’œuf dont elle s’échappe à peine, qui se dirige sur-le-champ vers la mer, en prend le chemin, le suit sans détour, le reprend vingt fois, même à de grandes distances, et de quelque côté qu’on lui tourne la tête : tous ces phénomènes appartiennent aux déterminations primitives ; ils découlent des lois de l’organisation et de l’ordre de son développement. Peut-être faut-il aussi ranger dans la même classe,